L’honneur perdu de la Suisse. Sa collaboration économique avec le Troisième Reich.

, par  John Groleau
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Selon rts.ch, « Diffusé en mars 1997 en pleine crise des fonds juifs en déshérence, ce reportage avait provoqué une vive émotion. Il montrait que l’image d’une Suisse résistant aux nazis devait être sérieusement nuancée. Outrés, certains téléspectateurs avaient même obtenu son interdiction. »


Remarque :

À noter que ce reportage très instructif évoque à plusieurs reprises les positions de Giuseppe Motta (1871-1940), conseiller fédéral de 1911 jusqu’à sa mort et élu à cinq reprises à la présidence de la Confédération [1]. Décembre 1920, en séance plénière de la SDN se déroulant dans la salle de la Réformation [2] à Genève, au nom de la Suisse, il se déclara « favorable à un règlement positif du problème allemand » ; il soutint également la candidature d’admission du Liechtenstein [3]. L’un des délégués français, Jean Hennessy (1874-1944), riche propriétaire d’une célèbre maison de négoce en cognac, le côtoya lors des deux premières sessions de la SDN, notamment dans l’un des « lieux de la sociabilité genevoise » : l’hôtel des Bergues [4]. D’après l’historien François Dubasque, « L’hôtel des Bergues, fondé en 1834 et rouvert en février 1920 après une longue rénovation, devient ainsi une sorte d’annexe de la SDN. Avant même que les délégations françaises y établissent leur quartier général, le député de la Charente s’y rend, accompagné de son secrétaire Roger Lévy, tout comme Henri Lafontaine et José Quinones de Leon, représentant de l’Espagne, membres de l’UIASDN [Union internationale des associations pour la SDN], le professeur Thomas Ionesco, recteur de l’université de Bucarest, représentant de la Roumanie, et le Suisse Guiseppe Motta. Jean Hennessy se confie à [Jean] Charles-Brun dans une lettre [datée du 22 septembre 1921] qui éclaire son état d’esprit : “Mon cher ami, Ici tout est intéressant mais rien n’aboutit. […]. Je persiste à croire qu’il nous faut faire l’Europe. J’ai bon espoir qu’après tout, elle se prépare ici. Le plus grand obstacle, c’est l’Angleterre, mais si nous voulions !!”. » [5]

Jean Hennessy fut ambassadeur de France en Suisse à partir de 1924. « Pour en avoir étudié les rouages, il considère par ailleurs la Suisse comme un modèle d’organisation fédérale et l’un des meilleurs observatoires d’une Europe en construction. » [6] Après avoir vu la vidéo, on comprend mieux pourquoi dans sa lettre adressée au maréchal Pétain le 13 août 1941 [7], véritable plaidoyer pour le fédéralisme, il reprit les propos tenus « en pleine Société des Nations » par Guiseppe Motta sur le communisme.

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