Le méga-feu et la bassine

, par  Jacques Texier, Tribune libre
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Alors que la France brûle de tous côtés, on commence à entendre une petite musique consistant à prôner la multiplication des « réserves de substitution », communément appelées « bassines » pour lutter contre les incendies. Depuis longtemps, la FNSEA et la Coordination Rurale font le forcing, avec l’oreille complaisante de nos dirigeants - en particulier Julien Denormandie -, pour que se développent partout ces cratères artificiels remplis par pompage dans les nappes phréatiques, alors que en ce mois d’août des dizaines de communes sont ravitaillées par camion en eau potable. Il en va de même des « retenues collinaires », comme à La Clusaz où il s’agit là de fabriquer de la « neige de culture ». Heureusement certains responsables politiques ont un peu de courage, comme la présidente du Conseil Départemental de la Drôme, qui a déclaré le 27 juin « il n’y aura plus de neige de culture » et qui a fait débloquer quinze millions d’euros sur les quatre prochaines années pour accompagner la transition dans les stations.

Au lieu de s’insurger contre le sous-effectif criant du nombre de poste de pompiers, contre le recours massif aux pompiers volontaires pour y remédier, contre le vieillissement et l’insuffisance du matériel, contre le fait que des pays comme la Suède, la Roumanie, etc.....soient obligés de venir prêter main forte à la 6ème puissance mondiale (!!!), les dirigeants de FNSEA et Coordination Rurale déclarent qu’il va falloir généraliser ce massacre des terres agricoles avec comme alibi la lutte contre les incendies. Cela ne trompe plus personne ; la finalité de ces installations, ce n’est pas la protection des forêts et des populations, c’est la fuite en avant, au profit de cette agriculture productiviste qui, sous couvert de « nourrir la population » n’est rien d’autre que le faux-nez du capitalisme le plus sauvage par l’esclavage et la soumission des agriculteurs.

Aucun territoire n’est épargné ; la Haute-Vienne, longtemps terre de bocage, prairies et forêts, voit ses paysages dégradés par la déforestation au profit de la culture du maïs et de la création de réserves pour son irrigation. Contrairement à la propagande officielle ou au discours de certains syndicats agricoles, le maïs qui est censé alimenter les bovins ( qui d’ailleurs sont des herbivores !!!!) est très souvent dirigé vers les méthaniseurs dont le nombre croît dans le département et qui vont se multiplier avec la guerre en Ukraine et la raréfaction du gaz. Nous aurons l’occasion de reparler de ce département et de l’avenir qu’on lui réserve.

Pour ce qui est du Marais Poitevin, de la Vendée, de la Charente Maritime, etc..., le pillage de l’eau par quelques gros « agriculteurs » sert à arroser le maïs qui sera exporté au port de La Pallice, (dont l’extension vient d’être confiée à Bolloré) :

Ce maïs ira nourrir des bestiaux qui seront plus tard importés pour notre consommation. Quelle empreinte carbone pour tout ceci ?

Mais il n’est pas question de laisser faire ; le collectif Bassines Non Merci et les Soulèvements de la Terre sont prêts. Le 3ème samedi après le début des travaux, les manifestants(es) siffleront la fin du chantier.

Diffusez largement l’appel contenu dans cette vidéo :


À bientôt dans le Marais Poitevin.

NO BASSARAN !

Pas une bassine de plus !

[1Copie :

Communiqué de presse - larochelle.port.fr

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