"La Grèce demande à Deutsche Telekom de racheter 10% des parts de l’OTE"

, par  J.G.
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« Le gouvernement grec a proposé jeudi à Deutsche Telekom de "lancer la procédure" de rachat d’une part de 10% de l’opérateur télécom grec OTE encore détenue par l’État, a annoncé le ministère des finances.

Le ministre des Finances Georges Papaconstantinou a envoyé un courrier à Deutsche Telekom suite à la décision lundi du conseil des ministres grecs de céder "immédiatement" des parts supplémentaires de l’État dans OTE, a précisé un communiqué du ministère.

Le ministère n’a pas fourni de détails dans ce communiqué sur la part exacte en discussion, mais il avait fait part lundi à l’issue de cette réunion du cabinet de son intention d’activer l’option de rachat de 10% dont dispose Deutsche Telekom jusqu’à décembre 2011.

L’opérateur allemand détient quelque 30% du capital d’OTE, à l’issue d’une prise de contrôle entamée en mars 2008.

Selon une porte-parole du groupe de Bonn (ouest de l’Allemagne) interrogée par l’AFP, le montant de la part proposée s’élève à environ 400 millions d’euros.

Elle a précisé que Deutsche Telekom avait reçu le courrier du ministre grec dans lequel il invite les dirigeants du groupe à un entretien. Deutsche Telekom va répondre favorablement à cette offre de dialogue, ce qui ne signifie pas qu’Athènes a déjà activé l’option de rachat.

L’État grec détient au total 16% des parts de l’OTE, selon le ministère des Finances.

Selon les médias grecs, les 6% restants pourraient être proposés aux Allemands durant l’été.

Le lancement de cette procédure constitue un signal fort à l’intention des marchés et partenaires de la Grèce, qui la maintiennent sous pression pour lui faire accélérer son programme de privatisations, censé rapporter 50 milliards d’euros au total d’ici 2015, et permettre ainsi une désescalade de la dette souveraine, qui dépasse 150% du PIB.

Géant des télécoms grecs, et premier groupe de télécoms dans les Balkans, OTE a accusé en 2010 une chute de son bénéfice net de 90%, à 39,6 millions d’euros, imputée aux pertes de la filiale roumaine RomTelecom et au coût d’un plan de retraites anticipées en Grèce, dans un contexte de forte chute de la consommation liée à la crise économique.

En vertu d’un accord de mai 2008, l’État grec et l’opérateur allemand cogéraient ce fleuron de l’économie grecque, présent en Albanie, Bulgarie, Macédoine, Roumanie et Serbie.

Selon les analystes, le groupe est également puissant en termes d’actifs, avec notamment un important patrimoine immobilier.

La liste des ventes grecques doit se poursuivre en 2011 avec la banque postale, les ports du Pirée et de Salonique, ainsi que la société des eaux de Salonique, deuxième ville du pays. Les projets de cessions qui s’étalent jusqu’à fin 2013, et comportent aussi le groupe d’électricité PPC-DEI, ont provoqué la colère des syndicats.

Avec ces cessions, qui s’accompagnent de nouvelles économies budgétaires et d’augmentations de taxes, la Grèce s’emploie à décrocher le feu vert au versement de la cinquième tranche (12 milliards d’euros) du prêt de 110 milliards d’euros consenti en mai 2010 par la zone euro et le Fonds monétaire international. Athènes discute aussi d’une éventuelle rallonge à ce soutien. »

Dépêche AFP publié par 20minutes.fr le 26/05/11.

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