« EDF : La Commission européenne veut un “éclatement” du groupe, dit son PDG »

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« La Commission européenne veut un “éclatement d’EDF” dans les négociations entre Paris et Bruxelles sur la nouvelle régulation et la réorganisation de l’énergéticien français, a déclaré le PDG du groupe dans un entretien à L’Express publié mardi sur le site de l’hebdomadaire.

Indiquant que les “choses n’avancent plus beaucoup depuis la fin de l’automne”, Jean-Bernard Lévy estime que les négociations, qui se “poursuivent”, dépendront de l’ “attitude” de la Commission européenne.

“La réponse de la Commission ne nous satisfait pas : à ses yeux, seul un éclatement d’EDF en plusieurs entités se faisant concurrence est envisageable”, déclare-t-il à propos des derniers échanges avec Bruxelles. “Si ce dossier devait ne pas se concrétiser, je présenterais de nouvelles perspectives stratégiques et financières, qui hélas ne seraient pas à la hauteur des enjeux”, ajoute-t-il.

Par ailleurs, le patron d’EDF demande que l’exécutif européen reconnaisse le nucléaire comme contribuant à la lutte contre le changement climatique, ce qui sécuriserait le financement des projets de centrales.

“Dans ses travaux de définition des investissements durables, la Commission estime aujourd’hui que le nucléaire ne répond pas aux besoins de la planète, alors qu’il n’émet pratiquement pas de CO2, et que cette technologie est souhaitée dans de nombreux pays en Europe”, dit Jean-Bernard Lévy à L’Express en évoquant “une grosse épée de Damoclès”.

“Nous attendons un rapport au printemps, et cette position est loin de faire l’unanimité. La France, et d’autres pays, notamment de l’Est, s’y opposent. Si le projet voit le jour, vous rendez-vous compte que les seules centrales nucléaires qui seront construites dans l’Europe des Vingt-Sept ne pourront l’être qu’avec des financements de banques russes, chinoises ou américaines ?”

Le plan Hercule de réorganisation d’EDF, qui suscite une vive opposition des syndicats, prévoit de séparer les activités du groupe en trois entités distinctes : un EDF “Bleu” pour le parc nucléaire et une branche “Azur” pour l’hydroélectricité - qui pourraient être intégralement renationalisées -, ainsi qu’un “EDF Vert” pour les énergies renouvelables, la distribution et la commercialisation, dont le capital serait ouvert.

Le président français Emmanuel Macron et EDF ont fait du maintien de l’intégrité du groupe - avec en particulier une stratégie et une direction uniques - une condition sine qua non à sa réorganisation. »

Source : latribune.fr avec Reuters, le 9 mars 2021.

Voir en ligne : Premier épisode du feuilleton du Canard républicain avec l’ouverture du marché de l’énergie.