« On ne peut plus se dire en République » André Bellon

, par  J.G.
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Entretien pour Agoravox avec André Bellon, philosophe, ancien député socialiste et ancien président de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale. André Bellon a dernièrement publié dans les colonnes de Marianne un "Manifeste pour une Assemblée constituante".

- Le canard républicain : « M. Bellon, vous avez participé à l’ouvrage collectif "Mémento du républicain" [1] en 2006. Quel était l’objectif de celui-ci ? ».

- André Bellon : « Il faut redonner sens et valeur aux principes républicains : Liberté, Égalité, Fraternité, mais aussi Laïcité, lutte contre les communautarismes. Le "Mémento du républicain" a été écrit dans ce but. Il s’agit d’un texte simple, explicatif et didactique. »

- Le canard républicain : « Pensez-vous que nous soyons encore aujourd’hui en République ? Que pensez-vous de groupes tel le Comité Valmy [2] avec qui vous avez été en relation contre cette dérive ? »

- André Bellon : « On ne peut plus se dire en République à partir du moment où le discours politique n’est plus qu’un discours de fatalité. F. Mitterrand, en reprenant le thème déjà développé par MmeThatcher, à savoir "il n’y a qu’une seule politique possible" a accepté la disparition de la volonté politique et de la souveraineté populaire. Depuis lors, la chose n’a fait que s’aggraver jusqu’au coup d’État que vient de faire Nicolas Sarkozy, soutenu en cela par le PS contre la volonté exprimée par référendum le 29 mai 2005. Il faut se mobiliser contre les coups de force et j’apprécie ceux qui, comme le Comité Valmy, en appellent à retrouver les principes du Conseil national de la Résistance. »

- Le canard républicain : « Vous avez dernièrement lancé un "Manifeste pour une Constituante" [3]. Pourriez-vous nous donner des précisions sur votre initiative ? »

- André Bellon : « Le "Manifeste pour une Constituante" vient justement répondre aux dénis de démocratie qui sont monnaie courante dans le système présidentiel, quasi bonapartiste en France, renforcé par une pression permanente des autorités de Bruxelles sans contrôle réel des citoyens. Il est une proclamation à changer une règle du jeu oligarchique, antidémocratique et à retrouver une expression populaire véritable. Il est aussi un appel à réhabiliter une philosophie humaniste qui reconnaît les droits des humains à maîtriser leur propre destin. Nous avons, dans cette optique, créé une "Association pour une Constituante" à laquelle nous appelons à adhérer tous les démocrates. »

- Le canard républicain : « Pour terminer, votre dernier ouvrage, Une nouvelle vassalité [4], est particulièrement dur avec le Parti socialiste. Vous êtes vous-même un ancien député socialiste. Que pensez-vous du PS actuel et de ses principaux dirigeants ? »

- André Bellon : « Le PS actuel n’a plus de gauche que le nom. Nom parfaitement usurpé. Il n’est même plus démocratique et méprise le vote populaire comme on vient de le voir à propos du nouveau traité. Dans mon ouvrage Une nouvelle vassalité, je décris essentiellement par quel processus il en est arrivé à ce formidable reniement. Pour le reste, il faudrait surtout cesser de croire qu’il peut être désormais autre chose. Il n’est pas extrémiste de dire qu’il y a parfois des ruptures nécessaires. De ce point de vue, il est normal que J.-P. Chevènement affirme, comme il l’a souvent fait, ses options vis-à-vis de la nation et de l’Europe. Il serait, cela étant, plus crédible s’il ne soutenait pas lors des échéances présidentielles une candidate la plus à droite, la moins démocratique et la moins sociale qu’ait eu le PS. »

- Le canard républicain : « Merci de cet entretien M.Bellon [5]. Je rappelle qu’on peut vous retrouver régulièrement sur le site du groupe République ! que vous avez créé, soit www.le-groupe-republique.fr. »

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