L’éléphant au milieu de la cour
Le scénario est bien réglé depuis trente ans. Chaque élection intermédiaire entre deux présidentielles inflige un désaveu au parti du Président. Mais les institutions permettent de maintenir à flot le pouvoir d’un Président intouchable.
Les municipales ont amplifié le scénario habituel : par la montée de l’abstention, par le vote Front national. Pour le reste, c’est l’alternance habituelle entre PS et UMP. Mais la légitimité des institutions est atteinte.
Comment ne pas voir l’éléphant au milieu de la cour ? Tous les commentaires politiques et médiatiques évitent la question fondamentale : celles des institutions à bout de souffle et du jeu politique sclérosé. Jusqu’à quand va-t-on refuser de voir la profonde crise de régime dans laquelle la France est plongée ? Jusqu’à quand va-t-on bafouer la souveraineté populaire ? La démocratie doit-elle se dissoudre encore plus dans les diktats des marchés financiers et la « gouvernance » européenne ? Exaspérés, les électeurs font avec les moyens du bord : abstention, vote blanc, rejet des uns puis des autres, fuite en avant, etc. Mais le système résiste. On évoque le remaniement du gouvernement, on parle d’alternance. Mais c’est d’alternative dont la vie politique a besoin. Et c’est bien ce que nos institutions et notre jeu politique empêchent. Le pays s’achemine lentement vers l’acceptation de formes autoritaires du pouvoir et les partis principaux ne savent que se poser en recours contre la politique de leur alter ego.
Rétablir la démocratie par l’élection d’une Assemblée constituante au suffrage universel est la voie du salut public.
Communiqué de l’Association pour une Constituante :
http://www.pouruneconstituante.fr