L’Empire européen veut son armée

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Le chef de la diplomatie allemande, Guido Westerwelle, a déclaré le 6 février que « l’UE doit assumer son rôle politique en tant qu’acteur mondial » et « réagir de manière souple et rapide » aux crises internationales.
Westerwelle s’est donc fixé, devant la 46e Conférence sur la sécurité à Munich, comme « objectif à long terme », la « mise sur pied d’une armée européenne sous plein contrôle parlementaire ».
Cela devrait remplir de joie le fédéraliste Jean Quatremer qui « pense que ce n’est que lorsqu’un conflit armé sera à nos portes ou qu’une menace directe contre l’Europe se manifestera que nous créerons une défense européenne commune, expression de la puissance européenne. La paix est en effet un moteur devenu insuffisant de l’intégration communautaire : elle l’a certes justifié à ses débuts, mais déjà la menace soviétique a servi d’aiguillon. Depuis la chute du communisme, il y a une véritable perte de sens que les référendums négatifs ont manifesté : "pourquoi faire l’Europe alors que la paix semble acquise ?" ont semblé se demander les citoyens. Je constate donc à regret que les conditions de formation d’un Etat-nation semblent indépassables : une identité commune ne semble pouvoir se forger que dans le fer, le feu et le sang, que dans l’opposition à l’autre. » [1]
Au rayon des sottises, Westerwelle a aussi proclamé que le traité de Lisbonne a « ouvert un nouveau chapitre » d’une Union européenne « plus démocratique et parlementaire » mais « ne constitue pas une fin mais un début ».
C’est le début de la fin.

J.G., Tridi 23 Pluviôse an CCXVIII

Voir en ligne : Vers une armée européenne « sous contrôle parlementaire » ?