Luca Visentini, l’ancien Secrétaire général de la Confédération européenne des syndicats (CES), a-t-il été aussi soudoyé par le Qatar ?
« Luca Visentini, secrétaire général italien de la Confédération syndicale internationale [CSI], a été mis en examen mais libéré sous condition » selon lemonde.fr [1]. Bien sûr, pour l’instant, la présomption d’innocence s’applique, mais l’inquiétude monte au sein de la « gauche » européenne ainsi que dans le monde syndical.
Cet illustre inconnu pour la majorité des Français est une figure centrale pour l’establishment syndical & politique de l’Union européenne…
Vendredi 9 décembre, le « Qatargate » éclate [2]… Le Parlement européen se retrouve dans la tourmente avec notamment la « socialiste » Eva Kaili, l’une des 14 vice-présidents de l’institution, interpellée et écrouée dimanche pour des soupçons de corruption en lien avec le Qatar.
Le syndicat Force Ouvrière avait publié ce vendredi 9 décembre un article, « Luca Visentini, secrétaire général de la CSI : par la lutte des travailleurs, “il s’agit de justice sociale, de paix et de survie” » [3], qu’il s’est empressé de supprimer…
Dans la chronologie, il faut remarquer que l’Irlandaise Esther Lynch est devenue la nouvelle Secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats (CES), en remplacement de Luca Visentini parti diriger la CSI, le mardi 6 décembre dernier [4]. Le président de la CES reste Laurent Berger, chef de l’organisation syndicale CFDT.
Malheureusement, la CGT s’est affiliée à la CES en 1999. Sur le site de la Confédération Générale du Travail, on peut lire que « La CES est un des partenaires sociaux européens et est reconnue par l’Union européenne, par le Conseil de l’Europe et par l’Association européenne de libre-échange (AELE) en tant qu’unique organisation syndicale interprofessionnelle représentative au niveau européen. » [5]
Luca Visentini avait été élu Secrétaire général de la CES lors de son 13e Congrès à Paris qui s’est déroulé du 29 septembre au 2 octobre 2015. La CGT avait consacré un article sur ce congrès et réalisé certaines vidéos [6] :
Luca Visentini avait succédé à la Française Bernadette Ségol.
Pour terminer, j’invite les syndicalistes sincères et combatifs de la CGT à (re)lire ce que j’écrivais sur Luca Visentini et Bernadette Ségol en juin 2019 dans l’article « La CES ou le sous-marin du grand patronat et de l’extrême-droite », d’autant plus que certains appellent la CFDT et la CGT à faire alliance car selon eux, « Si ce n’a pas lieu, ce sera un cauchemar : celui de l’impuissance et de l’extrême droite »…
Certains n’ont toujours rien compris au film.