Attali, c’est assez !

, par  André Bellon
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Jacques Attali, Simone Harari et Benoît Thieulin, bien connus pour leur conformité en matière de pensée économique, viennent de lancer Lundi 12 Mars 2012 à 15 heures, à la Maison de l’Europe de Paris, une pétition-manifeste pour une « Euro-fédération solidaire et démocratique ».

À les entendre, « le choix est aujourd’hui simple : soit nous, Européens, perdrons notre souveraineté au profit de marchés dérégulés, soit nous la renforcerons en nous dotant d’institutions fédérales, démocratiques, budgétaires et sociales ».

On remarquera d’abord que ces personnages, dont la vision critique à l’égard du système économique dominant n’a jamais été marquée par l’acuité, sont soudain pris d’une inquiétude voisine de la panique à l’idée de la domination des marchés et de la perte de souveraineté.

On remarquera ensuite l’emploi du mot « souveraineté », considéré comme tabou jusqu’alors. Il est vrai qu’il s’agit du risque de disparition de la « souveraineté européenne », dont l’existence nous avait d’ailleurs jusqu’alors échappée. Le risque de la voir disparaître ne nous avait donc pas trop inquiété. La seule chose qui pouvait s’y apparenter plus ou moins était la préférence communautaire qui a été diluée sans grande protestation des auteurs de ce texte.

On remarquera aussi les larmes de nos auteurs vis-à-vis des risques de dumping social ; les crocodiles n’osent même plus faire concurrence à ces fanatiques du oui au Traité Constitutionnel européen.

On sera finalement scandalisé que ces personnages, habitués depuis de nombreuses années des cercles de pouvoir, ayant participé à détruire la démocratie et toute souveraineté des peuples des États-membres osent se présenter en défenseurs de la démocratie et des intérêts sociaux ; bien pis, ils utilisent la crise et les difficultés sociales pour attaquer encore plus les citoyens.

La souveraineté passe d’abord par la volonté des peuples et devrait s’exprimer par des Assemblées constituantes dans chacun des États.


Sur ce site : Le MEDE« F » a une priorité : le fédéralisme européen

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