Xavier Darcos sur son ancien collaborateur Jean-Michel Blanquer : « Sa réforme était celle que j’avais souhaité mettre en œuvre »

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Xavier Darcos et Jean-Michel Blanquer, août 2008.

Dans leur ouvrage Main basse sur l’école publique [1], Eddy Khaldi et Muriel Fitoussi, avaient pointé les liens de Xavier Darcos avec le Front national, l’Opus Dei ou le club de l’Horloge, groupe de réflexion de droite et d’extrême droite. Interrogé dans la Revue des deux Mondes [2], ce dernier a déclaré que « Jean-Michel Blanquer est parvenu à faire ce que tout le monde souhaitait depuis toujours. Sa réforme était celle que j’avais souhaité mettre en œuvre en tant que ministre de l’Éducation nationale, période pendant laquelle il était d’ailleurs mon collaborateur. »

À la question « Dans la période de l’après seconde guerre mondiale, aucun gouvernement n’est parvenu à réformer en profondeur ce système, alors même que les étudiants se faisaient de plus en plus nombreux. Comment l’expliquez-vous ? », voilà sa réponse :
« La seule façon de réformer le baccalauréat était de considérer qu’il n’était plus la porte ouverte à l’enseignement supérieur, ou qu’il fallait qu’il soit suivi d’une sélection. Ce que personne n’osait dire. Par ailleurs, comme ce baccalauréat était censé vérifier la totalité des connaissances acquises au lycée, personne ne voulait relâcher sur l’une des disciplines. Une réforme était aussi difficile à mener politiquement : les lycéens sont un public hautement inflammable. Dès que l’on disait “baccalauréat”, ils avaient le sentiment qu’on allait leur faire un mauvais coup, les syndicats les mettaient dans la rue… Il a fallu des circonstances politiques très particulières, qui sont celles d’aujourd’hui, pour que Jean-Michel Blanquer y parvienne. Le bac doit à la fois sanctionner la fin des études secondaires et être la porte d’entrée de la faculté. C’est d’ailleurs pour cela que le ministre a choisi le nom de “classe de maturité” pour la terminale. Cela montre bien qu’il ne s’agit pas d’une étape finale, mais qu’il y a une continuité entre la fin du lycée et les études supérieures. »

Qu’en pensent les anciens professeurs d’Emmanuel Macron du lycée La Providence d’Amiens, établissement privé jésuite ?

Une chose est sûre, il est encore temps pour les professeurs de l’enseignement public de réagir. Des citoyen-ne-s ont lancé un très bel appel à des États-généraux de la santé [3]. Nous pouvons nous en inspirer, résister et se mobiliser pour obtenir des États-généraux de l’Éducation.

J.G.

Voir en ligne : Réaction de l’APMEP à la présentation du projet de « réforme » du lycée général par J.-M. Blanquer.

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