Grandeur de de Gaulle, Médiocrité de Sarkozy
"Toute ma vie, je me suis fait une certaine idée de la France...Bref, à mon sens, la France ne peut être la France sans la grandeur" de Gaulle, première et dernière phrase du premier paragraphe de ses Mémoires.
Jean-Louis Crémieux-Brilhac dans l’introduction des Mémoires de Charles de Gaulle, Bibliothèque de la Pléiade, p. LV, nous a donné un éclaircissement sur la vision gaullienne de la "grandeur" : « Mais plus important que le rang, l’influence et le prestige retrouvés est pour lui ce qu’il y a de vertu morale de l’aspiration à la grandeur. Elle seule permet à la France d’être digne de sa mission. Ainsi définit-il la grandeur en dialoguant avec son ministre Alain Peyrefitte, le 22 mars 1964 [1] :
"La grandeur, c’est le chemin qu’on prend pour se dépasser.
- Alors, pour la France, la grandeur...
- C’est de s’élever au-dessus d’elle-même pour échapper à la médiocrité et se retrouver telle qu’elle a été dans ses meilleures périodes.
- C’est-à-dire ?
- Rayonnante."
- Et ajoute Peyrefitte, "pour lui-même, naturellement, la grandeur, c’est de dépasser "sa pauvre humanité" en s’identifiant à la France [...]. La France le grandit et il grandit la France." »
Homme d’histoire, de culture, passionné de littérature et de philosophie, de Gaulle n’a eu de cesse de s’élever au-dessus de la médiocrité...Comment pourrait-on en dire autant de M. Sarkozy ?
Depuis l’élection de ce dernier, je suis traversé par plusieurs émotions, passant de la colère à la stupeur ou à l’indignation. La semaine dernière, pour la première fois, ce sentiment de honte d’avoir ce Monsieur comme Président de la République m’a submergé. Je n’en reviens toujours pas de son excursion à Disneyland...Le premier représentant de la France et de tous les Français à Disneyland ! Quelle honte ! La France, pays reconnu pour ses contributions majeurs aux Sciences, aux Arts et à la Culture ! Sarkozy et la "culture" Mickey...Sarkozy et la destruction de la Pensée...
Sarkozy et l’étalage de sa vie privée...De Gaulle, dans ses Mémoires, ne consacra qu’ "une page pour évoquer son enfance et son éducation ; trois lignes pour mentionner le passage de son avion en juin 1940 au-dessus du village breton où agonisait sa mère, et le thé insipide qu’on lui fit boire à l’escale de Jersey ; une demi-page pour décrire sa vie et celle de sa famille à Londres ; une page pour sa vie à Alger" [2].
Sarkozy et l’affichage de ses convictions religieuses [3]...Quel contraste avec de Gaulle, qui bien que catholique pratiquant, n’écrivit "pas un mot sur sa pratique ni sur sa foi religieuse" [4] dans ses Mémoires.
J’admire de Gaulle sur beaucoup de domaines, mais je lui reproche de ne pas avoir fait cette synthèse avec Pierre Mendès France. "Oui, nous sommes en monarchie", aurait-il déclaré à Peyrefitte le 13 juin 1963, "mais c’est une monarchie élective. Elle est d’une tout autre nature que la monarchie héréditaire de l’Ancien Régime. Elle a institué une nouvelle légitimité qui fait la jonction avec la légitimité interrompue par la Révolution. Mais cette légitimité repose sur le peuple" [5].
Je suis contre toutes les monarchies...même la monarchie élective. Mettre autant de pouvoirs dans les mains d’un seul homme peut s’avérer très dangereux. Tout le monde n’est pas de Gaulle ou Mendès France, mais malheureusement beaucoup sont des Sarkozy...
Selon Jean-Louis Crémieux-Brilhac, de Gaulle est revenu plusieurs fois dans ses Mémoires sur les risques encourus par un trait du caractère national : "Le peuple français [...] est par nature, et cela depuis les Gaulois, perpétuellement porté aux divisions et aux chimères", "toujours mobile", accoutumé à "se diviser en tendances inconciliables", de sorte que tout, dans tous les domaines, s’y "trouve toujours totalement remis en cause" et qu’alternent apogées et désastres [6].
Prenons-nous de nouveau la direction d’un nouveau chaos avec M. Sarkozy ?