Pour le bonheur et pour la liberté. Robespierre
« L’homme est né pour le bonheur et pour la liberté et partout il est esclave et malheureux ! La société a pour but la conservation de ses droits et la perfection de son être ; et partout la société le dégrade et l’opprime ! Le temps est arrivé de le rappeler à ses véritables destinées. » Robespierre, 10 mai 1793
Quatrième de couverture :
Depuis Thermidor et en passant par le Bicentenaire, Robespierre, présenté comme un tyran sanglant et glacé, un ancêtre des totalitarismes de tous bords, reste un sujet de haine et de répulsion.
On le voit ici prendre la parole contre la peine de mort, contre la loi martiale, contre la guerre de conquête (« Personne n’aime les missionnaires armés »), contre l’esclavage dans les colonies (« Périssent vos colonies si vous les conservez à ce prix »). Il réclame le suffrage universel sans condition de fortune. Il veut que les droits de citoyen soient donnés à tous sans discrimination de religion ni de métier. Il s’élève contre la liberté illimitée du commerce qui affame le peuple (« Faisons des lois qui rapprochent le prix des denrées de celui de l’industrie des pauvres »). Il dénonce l’égoïsme des possédants (« La première loi sociale est celle qui garantit à tous les membres de la société les moyens d’exister »).
À notre époque, où droits de l’homme et libéralisme économique font, paraît-il, bon ménage, ces discours fiévreux montrent la vérité de celui qui pose la grande question : « Citoyens, vouliez-vous une révolution sans révolution ? ».
Discours de Robespierre. Choix et présentation par Yannick Bosc, Florence Gauthier et Sophie Wahnich. Éditions La fabrique, 2000.
Yannick Bosc est docteur en histoire, chargé de cours à Paris-VII.
Florence Gauthier est maître de conférences à Paris-VII.
Sophie Wahnich est chargée de recherches au CNRS (LIAOS).