Marché & Union transatlantique sur Radio Aligre

, par  L’équipe du Canard républicain
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Ce mercredi 24 avril, John Groleau est intervenu sur Radio Aligre au cours de l’émission Voix contre oreille dans le cadre de la chronique animée par l’Association pour une Constituante.


Transcription écrite de cette chronique

Jusqu’au 12 février dernier, les médias dits de référence avaient particulièrement brillé par leur silence face à la création du futur marché transatlantique. Beaucoup ont servilement commenté sans aucun approfondissement le discours d’Obama annonçant l’ouverture de négociations d’envergure pour cet objectif. Or, nous n’avons pas affaire uniquement à un prochain accord de libre-échange désastreux dont l’Union européenne nous est coutumière, mais bien à une question de portée politique considérable.

Recevant le prix Charlemagne en 1950, Richard de Coudenhove-Kalergi, le fondateur de l’Union paneuropéenne, envisageait déjà l’Union atlantique. En 1962, Kennedy s’épanchait sur la formation d’« une association atlantique » et Nelson Rockefeller affirmait, je cite, « l’urgence d’une union militaire plus étroite pour assurer notre défense, d’une union douanière pour développer notre commerce et, enfin, d’une union politique qui viendra graduellement couronner cet ensemble ». Selon lui, l’idée du Marché Commun européen avait été encouragée par l’Empire américain depuis plus de dix ans. À ses yeux, le libéralisme économique pouvait s’exprimer pleinement dans un cadre fédéral. Ces propos nous renvoient aux positions du MEDEF dont la priorité est le fédéralisme européen tout en se montrant favorable au marché transatlantique et en contribuant à la promotion de l’anglo-américain au détriment de la langue française.

Ces dernières années, l’Union transatlantique se prépare sous l’impulsion de la Commission de Bruxelles et du Parlement européen. Avril 2006 : sa commission du commerce international propose la mise en place d’un « marché transatlantique libre d’entraves » à l’horizon 2015. Un an plus tard, création d’un Conseil économique transatlantique. Mars 2009, il suggère la création d’un Conseil politique transatlantique et se félicite du renforcement des liens entre l’UE et l’OTAN. Avril 2010, son Président inaugure le bureau de liaison du Parlement européen avec le Congrès américain, première marche vers la création d’une Assemblée transatlantique.

Soulignons que les principaux partis adhérent à ce projet de marché transatlantique, y compris le FN jusqu’au 13 janvier 2009. Nous pouvons nous interroger devant la réaction du chef de l’État et du gouvernement connaissant leurs liens avec la Fondation Franco-américaine.

La liberté politique et le droit naturel à l’existence sont gravement menacés par ce système barbare déguisé sous le nom spécieux de « liberté du commerce ». Comment de tels projets peuvent-ils être élaborés loin du regard des citoyens, sans leur contrôle et leur accord ? Ceci montre une fois encore l’urgence de rétablir la souveraineté populaire en France. L’élection d’une Assemblée constituante en est le moyen.


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