Robert Schuman : simple exécutant des U.S.A. ?
Le 10 juillet 1940, le Parlement français fut associé à l’opération même qui le liquida avec la République. Par 569 voix contre 80, la loi constitutionnelle voulue par Laval donnant les pleins pouvoirs constituants à Pétain fut adoptée. Parmi les parlementaires ayant voté "Pour", on y retrouve un certain Robert Schuman comme le rappelle l’article Robert Schuman et l’idée européenne [1] de la Fondation Robert Schuman. Dès le lendemain 11, les Actes constitutionnels n°1, n°2 et 3 abrogèrent l’essentiel de la Constitution de 1875.
L’article d’Ambrose Evans-Pritchard Euro-federalists financed by US spy chiefs [2] publié par le Daily Telegrah, le 19/09/2000, laisse entrevoir que Robert Schuman était au service des U.S.A.
Traduction de cet article d’Ambrose Evans-Pritchard :
« Des documents déclassifiés du gouvernement américain montrent que la communauté du renseignement des États-Unis fit campagne pendant les années cinquante et soixante pour inciter à la création d’une Europe unifiée. Elle finança et dirigea le mouvement fédéraliste européen.
Les documents confirment de vieux soupçons d’après lesquels l’Amérique travaillait avec acharnement en coulisse à ce que la Grande-Bretagne devînt un État européen. Une campagne de promotion d’un vrai parlement européen fut ordonnée dans un mémorandum signé le 26 juillet 1950 par le Général William Donovan, le chef du "Bureau américain des Services Stratégiques de temps de guerre" (OSS), l’ancêtre de la CIA.
Ces documents, qui incluent des dossiers mis à disposition par les "Archives Nationales Américaines", furent dénichés par Joshua Paul, chercheur à l’université Georgetown de Washington. Le "Comité Américain pour une Europe Unie" (ACUE), l’outil le plus important de Washington pour cette entreprise, fut créé en 1948 pour écrire l’ordre du jour européen. Son premier président fut Donovan, qui se présentait à l’époque comme un avocat de droit privé.
Le vice-président était Allen Dulles, qui fut aussi le directeur de la CIA pendant les années cinquante. Emargèrent au comité de direction Walter Bedell Smith, le premier directeur de la CIA, et quantité d’anciens de l’OSS et de hauts fonctionnaires qui allaient et venaient entre le Comité et la CIA. Les documents montrent que l’ACUE finança le "Mouvement Européen", qui était l’organisation fédéraliste la plus importante des années après-guerre. En 1958, par exemple, il a assuré 53,5% du financement du mouvement.
L’European Youth Campaign, une branche du Mouvement européen, était entièrement financée et contrôlée par Washington. Son directeur belge, le Baron Boel, recevait des versements mensuels sur un compte spécial. Lorsqu’à la tête du Mouvement européen, Joseph Retinger, d’origine polonaise, essaya de recueillir des fonds en Europe et de diminuer le contrôle américain, il fut rapidement réprimandé.
Les leaders du Mouvement Européen – Retinger, Robert Schuman le visionnaire et Paul-Henri Spaak, l’ancien chef du gouvernement belge – étaient tous traités comme des exécutants par leurs mécènes américains. Le rôle joué par les États-Unis avait tout d’une opération secrète. Les fondations Ford et Rockefeller ainsi que des milieux d’affaire proches du gouvernement des États-Unis finançaient l’ACUE.
A la fin des années cinquante, Paul Hoffman, ancien officier de l’OSS, fut à la fois président de la fondation Ford et chef de l’ACUE. Le Département d’État y jouait aussi un rôle. Un mémo de la section européenne daté du 11 juin 1965 conseilla au vice-président de la Communauté Economique Européenne, Robert Marjolin, d’aller vers l’union monétaire discrètement.
On lui recommanda d’empêcher tout débat à ce sujet jusqu’au moment où "l’adoption de telles propositions serait devenue pratiquement inéluctable". »
Quintidi 25 Floréal an CCXVIII