Qu’est-ce-qui est encore de gauche chez vous, Dominique Strauss-Kahn ?

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Question de Darius Rochebin, journaliste de la TSR, lors de la conférence du 8 décembre dernier à Genève sur le thème : "L’impact de la crise financière sur la gouvernance économique mondiale". Réponse de M. Strauss-Kahn : tout... Erreur de sa part : RIEN.

Sous l’impulsion de M. Strauss-Kahn, le gouvernement Jospin a davantage privatisé que les gouvernements Balladur et Juppé.
Comme l’a souligné Patrick Apel-Muller, "Au plus gros de la crise financière, il a réclamé l’engagement massif des fonds publics pour garantir les banques, soutenir les fonds pourris, assurer des perfusions massives de liquidités. Une fois que les budgets nationaux eurent transformé en déficits publics les pertes privées, le FMI se retourne vers les peuples en leur enjoignant de payer l’addition des folies de la Bourse et des grands actionnaires" [1].
Les privatisations [2], la libéralisation économique et la rigueur [3] prônées actuellement par le "socialiste" Georges Papandréou en Grèce répondent aux exigences de l’Union Européenne et du FMI de M. Strauss-Kahn.
Pour ce dernier, la victoire du parti au pouvoir en Grèce aux élections locales a montré que le programme mis en œuvre avec le soutien du FMI a été compris [4], oubliant de préciser au passage que l’abstention fut record alors que le vote est en principe obligatoire [5]. Les Grecs, en particulier les plus défavorisés, ont fait preuve d’une grande lucidité. À l’instar des Islandais, espérons qu’ils s’engageront dans le processus d’une Assemblée constituante, symbole d’une remise à plat des règles institutionnelles, économiques et politiques. En 2002, M. Strauss-Kahn écrivit : "Du groupe le plus défavorisé, on ne peut malheureusement pas toujours attendre une participation sereine à une démocratie parlementaire. Non pas qu’il se désintéresse de l’Histoire, mais ses irruptions s’y manifestent parfois dans la violence" [6].
L’une des particularités du C.V. de M. Strauss-Kahn est de fréquenter le Groupe Bilderberg, mais également être membre du club Le Siècle.
Quant à son acolyte, M. Pascal Lamy, comment ne pas évoquer par exemple sa déclaration de décembre 2001 : "L’ouverture du marché est une bonne chose pour tout le monde, même pour ceux qui perdent leur emploi à cause de cette ouverture." [7]
D’après Rousseau, "de tous les sophistes, notre propre raison est presque toujours celui qui nous abuse le moins." Effectivement.

J.G., Tridi 23 Frimaire an CCXIX

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