Soutien à Madame le Recteur Le Pellec-Muller

, par  .Yvonne Bollmann, Tribune libre
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Suite au commentaire de Jean-Pierre Hirsch, je donne ma réponse complète à la pétition « Non Madame la Recteure, vous ne tuerez pas le bilinguisme en Alsace » [1]. En effet, les Dernières Nouvelles d’Alsace l’ont publiée le 10 février 2013 [2], mais tronquée, et avec une phrase modifiée à mon insu.

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Trois associations sont les auteurs de la « pétition pour un changement rapide de recteur ». Quelques renseignements sur leurs « partenaires » permettent de mieux comprendre le sens de cette initiative commune.

Sur le site du Comité Fédéral des associations pour la langue et la culture régionales en Alsace et en Moselle, il y a parmi les « liens favoris » celui de l’ABCM-Zweisprachigkeit (association pour le bilinguisme dès la classe de maternelle). Entre 1991 et 2007, une fondation allemande, la Hermann-Niermann-Stiftung (Düsseldorf), a versé des subventions d’un montant total de 1 073 322 euros à l’ABCM (voir http://www.g-h-n-s.de/, site consulté en août 2012). Entre 1993 et 2006, elle a versé 1 685 559 euros pour l’Alsace, où elle a également comme partenaire la René-Schickele-Gesellschaft (voir http://www.g-h-n-s.de/uebersicht.pdf [3]). Cette fondation œuvre « en faveur de la langue et de la culture allemandes auprès de minorités ethniques et de Volksgruppen en Europe ». Les Alsaciens sont pour elle la minorité allemande de France.

L’AEPLAL/Association des élus d’Alsace pour la promotion de la langue et de la culture alsaciennes, qui a son siège à la mairie d’Ingersheim, bénéficie du soutien, sans « lien organique », du parti autonomiste alsacien Unser Land (voir http://www.unserland.org/liens/liens-alsace/).

Quant à ELTERN /Association de parents d’élèves d’Alsace, soutenue elle aussi par Unser Land, elle compte parmi les membres de son Conseil d’administration Andrée Munchenbach, la présidente de ce parti autonomiste. Les 23 et 24 février 2012, au Landtag de Düsseldorf, A. Munchenbach a participé à une conférence internationale sur « la protection des minorités en Europe ». Les Alsaciens et les Bretons, ces derniers en la personne de Marcel Texier, militant de la FUEV (Föderalistische Union Europäischer Volksgruppen/Union Fédéraliste des Communautés Ethniques Européennes), y ont été présentés comme des « minorités ethniques/Volksgruppen » sans statut officiel, maltraitées par la France, que l’Allemagne aurait donc pour mission de protéger (voir, avec photo à l’appui, http://www.landtag.nrw.de/portal/WWW/GB_II/II.1/Pressemitteilungen-Informationen-Aufmacher/Pressemitteilungen-Informationen/Informationen/2012/02/2802_Minderheiten_Konferenz/2802_Minderheiten_Konferenz.jsp?kJahr=2013kMonat=3 [4])

Pour ces trois associations, « l’avenir et la prospérité de notre région » dépendraient de l’allemand par-dessus tout. Comment ne pas apporter son soutien à Madame le Recteur Le Pellec-Muller ?

Yvonne Bollmann, universitaire, auteur de La tentation allemande (1998), La Bataille des langues en Europe (2001), Ce que veut l’Allemagne (2003)

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